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Urantia pendant l’ère de la vie terrestre primitive

2. La nouvelle phase de l’âge des reptiles

60:2.1

Il y a 120 millions d’années commença une nouvelle phase de l’âge des reptiles. Le grand évènement de cette période fut l’évolution et le déclin des dinosaures. Les animaux terrestres atteignirent alors leur plus grand développement au point de vue de la taille, et avaient pratiquement disparu de la surface de la Terre à la fin de cette ère. Des dinosaures de toutes tailles évoluèrent, allant d’une espèce qui mesurait moins de soixante centimètres jusqu’aux énormes dinosaures non carnivores de près de vingt-trois mètres de long, dont la masse ne fut jamais plus égalée par aucune créature vivante.

60:2.2

Les plus grands dinosaures naquirent dans l’Ouest de l’Amérique du Nord. Ces monstrueux reptiles sont ensevelis dans toute la région des montagnes Rocheuses, le long de toute la côte atlantique de l’Amérique du Nord, en Europe occidentale, en Afrique du Sud et aux Indes, mais pas en Australie.

60:2.3

Ces créatures massives perdirent leur force et leur activité en même temps que leur taille augmentait constamment. Elles exigeaient des quantités de nourritures tellement énormes et elles avaient envahi la terre à un tel point qu’elles moururent littéralement de faim et s’éteignirent, faute d’avoir l’intelligence nécessaire pour faire face à la situation.

60:2.4

À cette époque, la majeure partie de l’Est de l’Amérique du Nord, qui était restée longtemps émergée, avait été nivelée et emportée par érosion dans l’océan Atlantique, dont la côte s’étendait sur plusieurs centaines de kilomètres plus à l’est qu’aujourd’hui. La partie occidentale du continent était toujours élevée, mais ces régions elles-mêmes furent ultérieurement envahies tant par la mer septentrionale que par le Pacifique qui s’étendit vers l’est jusqu’à la région des montagnes Noires du Dakota.

60:2.5

Ce fut un âge d’eau douce caractérisé par de nombreux lacs intérieurs, ainsi qu’en témoigne l’abondance des fossiles d’eau douce accumulés dans les gisements dits « Morrison » du Colorado, du Montana et du Wyoming. L’épaisseur de ces dépôts combinés d’eau douce et d’eau salée varie entre 600 et 1 500 mètres ; mais ces couches renferment très peu de calcaire.

60:2.6

La même mer polaire, qui s’étendit si loin vers le sud sur l’Amérique du Nord, couvrit de la même façon toute l’Amérique du Sud à l’exception des Andes, qui apparurent de bonne heure. La majeure partie de la Chine et de la Russie était inondée, mais c’est en Europe que l’invasion des eaux fut la plus importante. C’est au cours de cette submersion que fut déposée l’admirable pierre lithographique de l’Allemagne du Sud dont les strates ont conservé, comme datant d’hier, des fossiles tels que les ailes les plus délicates des insectes anciens.

60:2.7

La flore de cet âge ressemblait beaucoup à celle du précédent. Les fougères persistaient, tandis que pins et conifères devenaient de plus en plus semblables aux variétés actuelles. Il se formait encore un peu de charbon le long des rives septentrionales de la Méditerranée.

60:2.8

Le retour des mers améliora le climat. Les coraux s’étendirent dans les eaux européennes, ce qui prouve que le climat était encore doux et régulier, mais ils n’apparurent jamais plus dans les mers polaires, qui se refroidissaient lentement. La vie marine de cette époque s’améliora et se développa grandement, spécialement dans les eaux européennes. Coraux et crinoïdes apparurent temporairement en nombre plus grand qu’auparavant, mais ce furent les ammonites qui dominèrent la vie invertébrée des océans ; leur taille moyenne était de l’ordre de sept à dix centimètres, bien qu’une espèce eût atteint un diamètre de deux mètres cinquante. Il y avait des éponges partout, tandis que les seiches et les huitres continuaient à évoluer.

60:2.9

Il y a 110 millions d’années, les potentiels de la vie marine continuaient d’apparaitre. L’oursin de mer fut l’une des mutations les plus remarquables de cette époque. Les crabes, homards et autres types de crustacés modernes atteignirent leur plein développement. Des changements marqués se produisirent dans la famille des poissons ; un type d’esturgeon fit sa première apparition, mais les féroces serpents de mer issus des reptiles terrestres infestaient encore toutes les mers et menaçaient de détruire la famille entière des poissons.

60:2.10

Cet âge restait essentiellement celui des dinosaures. Ils envahirent la Terre à un tel point qu’au cours de la période précédente d’invasion de la mer, deux espèces s’étaient réfugiées dans l’eau pour subsister. Ces serpents de mer représentent un recul dans l’évolution. Tandis que certaines espèces nouvelles progressent, quelques lignées restent stationnaires et d’autres font marche arrière, retournant à un état antérieur. Et c’est ce qui advint quand ces deux types de reptiles abandonnèrent la terre ferme.

60:2.11

À mesure que le temps passait, les serpents de mer atteignirent une telle dimension qu’ils devinrent léthargiques et finirent par périr faute d’avoir un cerveau assez gros pour assurer la protection de leur immense corps. Leur cerveau pesait moins de soixante grammes en dépit du fait que ces énormes ichtyosaures atteignaient parfois quinze mètres de longueur, la plupart dépassant dix mètres. Les crocodiles marins furent également une réversion d’un type terrestre de reptile, mais, à la différence des serpents de mer, ces animaux retournaient toujours sur terre pour pondre leurs œufs.

60:2.12

Peu après que ces deux espèces de dinosaures eurent émigré dans l’eau en vue d’une vaine tentative d’autopréservation, deux autres types furent poussés, par l’âpre lutte pour la vie sur terre, à chercher refuge dans les airs. Mais ces ptérosaures volants ne furent pas les ancêtres des véritables oiseaux des âges suivants. Ils évoluèrent à partir des dinosaures sauteurs aux os creux, et leurs ailes étaient semblables à celles des chauvesouris avec une envergure de six à huit mètres. Ces anciens reptiles volants atteignirent trois mètres de long ; ils avaient des mâchoires extensibles très semblables à celles des serpents modernes. Pendant un certain temps, ces reptiles volants semblèrent être un succès, mais ils ne réussirent pas à évoluer de manière à pouvoir survivre comme navigateurs aériens. Ils représentent les lignées éteintes des précurseurs des oiseaux.

60:2.13

Les tortues se multiplièrent durant cette période et firent leur première apparition en Amérique du Nord. Leurs ancêtres étaient venus d’Asie en suivant l’isthme du Nord.

60:2.14

Il y a cent-millions d’années, l’âge des reptiles tirait à sa fin. Les dinosaures, malgré leur masse énorme, n’étaient que des animaux presque sans cervelle et manquaient de l’intelligence suffisante pour fournir la nourriture nécessaire à des corps aussi gigantesques. C’est pourquoi ces patauds reptiles terrestres périrent en nombre toujours croissant. Désormais l’évolution suivra la croissance du cerveau et non la masse du corps ; le développement du cerveau caractérisera chaque époque successive de l’évolution animale et du progrès planétaire.

60:2.15

Cette période, qui embrasse l’apogée des reptiles et le commencement de leur déclin, s’étend sur près de vingt-cinq-millions d’années ; elle est connue sous le nom de jurassique.


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