Les créatures volitives morales des mondes évolutionnaires sont toujours tracassées par la question irréfléchie de savoir pourquoi les Créateurs infiniment sages permettent le mal et le péché. Elles ne comprennent pas que le mal et le péché sont inévitables si les créatures doivent être vraiment libres. Le libre arbitre des hommes en évolution et des anges exquis n’est pas un simple concept philosophique, un idéal symbolique. L’aptitude des hommes à choisir le bien ou le mal est une réalité de l’univers. Cette liberté de choisir par soi-même est un don des Dirigeants Suprêmes, et ceux-ci interdisent à tout être ou groupe d’êtres, dans le vaste univers, de priver une seule personnalité de la liberté qui lui est divinement donnée – pas même pour satisfaire des êtres égarés et ignorants dans la jouissance de ce qu’ils appellent à tort la liberté personnelle.
Bien que l’identification consciente et délibérée avec le mal (le péché) soit équivalente à la non-existence (l’annihilation), il faut toujours qu’un délai intervienne entre le moment de l’identification personnelle avec le péché et l’exécution du châtiment – lequel survient automatiquement quand on s’adonne volontairement au mal. Ce délai représente une période de temps suffisante pour juger le statut universel du pécheur d’une manière entièrement satisfaisante pour toutes les personnalités de l’univers en rapport avec le cas, et en même temps assez équitable et juste pour gagner l’approbation du pécheur lui-même.
Mais, si ce rebelle de l’univers qui va à l’encontre de la réalité de la bonté et de la vérité refuse d’approuver le verdict, et si le coupable connait dans son cœur la justice de sa condamnation, mais refuse de la confesser, alors il faut que l’exécution de la sentence soit différée selon les convenances des Anciens des Jours. Or les Anciens des Jours refusent d’anéantir un être avant que toutes les valeurs morales et les réalités spirituelles soient éteintes aussi bien chez l’auteur du mal que chez tous ses partisans et sympathisants possibles.