Après que Jésus eut pris ses décisions sur la manière de se nourrir, de pourvoir aux besoins de son corps physique et de veiller à sa santé et à celle de ses associés, il restait encore d’autres problèmes à résoudre. Comment se comporterait-il en face d’un danger personnel ? Il décida d’exercer une surveillance normale sur sa sécurité physique et de prendre des précautions raisonnables pour éviter la fin prématurée de sa carrière dans la chair, mais de s’abstenir de toute intervention suprahumaine au moment où la crise de sa vie incarnée se produirait. Tandis qu’il prenait cette décision, Jésus était assis à l’ombre d’un arbre sur un rebord rocheux surplombant un précipice droit devant lui. Il se rendit parfaitement compte que de cette corniche, il pouvait se jeter dans le vide sans qu’il lui arrive aucun mal, à condition de revenir sur sa première grande décision de ne pas invoquer l’intervention de ses intelligences célestes pour accomplir l’œuvre de sa vie sur Urantia et à condition d’abroger sa deuxième décision concernant son comportement au sujet de la préservation de sa vie.
Jésus savait que ses compatriotes attendaient un Messie qui transcenderait les lois naturelles. On lui avait bien enseigné le passage des Écritures disant : « Il ne t’adviendra aucun mal et nulle plaie n’approchera de ta demeure, car il te confiera aux soins de ses anges pour qu’ils te gardent dans toutes tes voies. Ils te porteront dans leurs mains de crainte que tu ne heurtes ton pied contre une pierre. » Cette sorte de présomption, ce défi à la loi de gravitation de son Père, seraient-ils justifiés en vue de se protéger d’un mal possible, ou peut-être de gagner la confiance de son peuple mal instruit et égaré ? Si satisfaisante qu’elle pût être pour les Juifs recherchant des signes, cette ligne de conduite ne constituerait pas une révélation de son Père, mais une douteuse manipulation des lois établies de l’univers des univers.
Comprenant tout cela, et sachant que le Maitre refusait d’œuvrer au mépris des lois de la nature qu’il avait établies, dans la mesure où il s’agissait de sa conduite personnelle, vous savez avec certitude qu’il ne marcha jamais sur les eaux et ne fit jamais rien qui ait violé l’ordre matériel de l’administration du monde. Bien entendu, il faut toujours garder présent à la pensée le fait qu’aucun procédé n’avait encore été découvert pour le délivrer entièrement du manque de contrôle sur l’élément temps en liaison avec les affaires confiées à la juridiction de l’Ajusteur Personnalisé.
Durant toute sa vie terrestre, Jésus resta constamment fidèle à cette décision. Ainsi, quand les pharisiens lui reprochèrent avec mépris de ne pas donner un signe, ou que ceux qui l’observaient au Calvaire le mirent au défi de descendre de la croix, il maintint fermement la décision prise à cette heure sur le flanc de la montagne.