Le premier arrêt sur le chemin de l’Italie était à l’ile de Malte. Jésus y eut une longue conversation avec un jeune homme déprimé et découragé nommé Claudus. Ce garçon avait envisagé de se tuer, mais, quand il eut fini de s’entretenir avec le scribe de Damas, il dit : « J’affronterai la vie comme un homme ; j’en ai fini de faire le lâche, je vais retourner vers les miens et tout recommencer. » Peu après, il devint un prédicateur enthousiaste des cyniques et, plus tard encore, il se joignit à Pierre pour proclamer le christianisme à Rome et à Naples. Après la mort de Pierre, il alla en Espagne prêchant l’évangile, mais il ne sut jamais que l’homme qui l’avait inspiré à Malte était le même Jésus que, par la suite, il proclama Libérateur du monde.
À Syracuse, ils passèrent une semaine entière. Là, l’évènement marquant de leur séjour fut la réhabilitation d’Ezra, le Juif relaps qui tenait la taverne où Jésus et ses compagnons s’étaient arrêtés. Ezra fut charmé par la façon de voir de Jésus et lui demanda de l’aider à revenir à la foi d’Israël. Il exprima son désespoir en disant : « Je veux être un vrai fils d’Abraham, mais je ne peux trouver Dieu. » Jésus dit : « Si tu veux vraiment trouver Dieu, ce désir est en lui-même la preuve que tu l’as déjà trouvé. Ton problème n’est pas ton incapacité de trouver Dieu, car le Père t’a déjà trouvé ; il provient simplement de ce que tu ne connais pas Dieu. N’as-tu pas lu dans le prophète Jérémie : ‘Tu me chercheras et tu me trouveras quand tu me chercheras de tout ton cœur’ ? Et, encore, le même prophète ne dit-il pas : ‘Je te donnerai un cœur pour me connaitre, car je suis le Seigneur, et tu appartiendras à mon peuple, et je serai ton Dieu’ ? Et n’as-tu pas aussi lu le passage des Écritures où il est dit : ‘Il abaisse son regard sur les hommes, et, si quelqu’un d’entre eux venait à dire : J’ai péché et perverti ce qui était bon, et cela ne m’a pas profité, alors Dieu délivrera des ténèbres l’âme de cet homme, et il verra la lumière’ ? » Alors, Ezra trouva Dieu, et son âme fut satisfaite. Plus tard, en association avec un riche prosélyte grec, ce Juif bâtit la première église chrétienne à Syracuse.
Ils ne s’arrêtèrent qu’un jour à Messine, mais ce fut assez pour changer la vie d’un jeune garçon, un vendeur de fruits ; Jésus lui acheta des fruits et, en retour, le nourrit avec le pain de vie. Le garçon n’oublia jamais les paroles et la bonté du regard qui les accompagnait quand Jésus posa sa main sur son épaule et dit : « Adieu, mon garçon, aie bon courage pendant que tu grandis jusqu’à l’âge d’homme ; après avoir nourri le corps, apprends également à nourrir l’âme. Mon Père céleste sera avec toi et marchera devant toi. » Le garçon devint un adepte de la religion mithriaque et, plus tard, se convertit à la foi chrétienne.
Enfin, ils atteignirent Naples et eurent le sentiment qu’ils n’étaient pas loin de leur destination, Rome. Gonod avait beaucoup d’affaires à traiter à Naples ; en dehors des moments où Jésus était requis comme interprète, Ganid et lui-même employèrent leurs loisirs à visiter et à explorer la ville. Ganid devenait expert à déceler ceux qui paraissaient avoir besoin d’aide. Ils trouvèrent beaucoup de misère dans cette ville et distribuèrent de nombreuses aumônes, mais Ganid ne comprit jamais le sens des paroles de Jésus lorsqu’il le vit donner, dans la rue, une pièce de monnaie à un mendiant et refuser de s’arrêter et de réconforter l’homme. Jésus dit : « Pourquoi parler en pure perte à un individu incapable de percevoir la signification de ce que tu dis ? L’esprit du Père ne peut instruire et sauver quelqu’un d’inapte à la filiation. » Jésus voulait dire que l’homme n’avait pas un mental normal, qu’il lui manquait l’aptitude à répondre aux directives de l’esprit.
À Naples, il n’y eut pas d’expérience marquante ; Jésus et le jeune homme parcoururent la ville en tous sens et distribuèrent des encouragements par beaucoup de sourires à des centaines d’hommes, de femmes et d’enfants.
De là, ils prirent la route de Rome par Capoue, où ils s’arrêtèrent trois jours. Par la Voie Appienne, ils marchèrent vers Rome à côté de leurs bêtes de somme, tous trois avides de voir cette maitresse d’empire, la plus grande ville du monde entier.
Traduction française © Fondation Urantia. Tous droits réservés.