Joseph n’accepta l’idée que Marie allait devenir la mère d’un enfant extraordinaire qu’après avoir fait l’expérience d’un rêve très impressionnant. Dans ce rêve, un brillant messager céleste lui apparut et lui dit entre autres choses : « Joseph, je t’apparais sur l’ordre de Celui qui règne maintenant dans les cieux ; j’ai reçu mandat de t’informer en ce qui concerne le fils que Marie va enfanter et qui deviendra une grande lumière dans ce monde. En lui sera la vie, et sa vie deviendra la lumière de l’humanité. Il viendra d’abord aux gens de son propre peuple, mais à peine le recevront-ils ; mais, à tous ceux qui le recevront, il révèlera qu’ils sont les enfants de Dieu. » Après cette expérience, Joseph ne douta plus jamais totalement de l’histoire de Marie concernant la visitation de Gabriel et la promesse que l’enfant à naitre serait un messager divin pour le monde.
Dans toutes ces visitations, rien n’avait été dit concernant la maison de David. Rien n’avait été notifié laissant entendre que Jésus deviendrait un « libérateur des Juifs », pas même qu’il devait être le Messie attendu depuis si longtemps. Jésus n’était pas un Messie tel que les Juifs l’avaient escompté, mais il était le libérateur du monde. Sa mission concernait toutes les races et tous les peuples, et non pas un groupe particulier.
Joseph n’était pas de la lignée du roi David. Marie avait plus d’ancêtres que Joseph dans la branche de David. Il est bien vrai que Joseph est allé à Bethléem, la cité de David, afin de se faire inscrire pour le recensement romain, mais c’était parce que, six générations auparavant, son aïeul paternel orphelin avait été adopté par un certain Zadoc, qui descendait directement de David ; c’est pourquoi Joseph comptait aussi comme appartenant à la « maison de David ».
La plupart des prétendues prophéties messianiques de l’Ancien Testament furent appliquées à Jésus longtemps après sa vie terrestre. Pendant des siècles, les prophètes hébreux avaient proclamé la venue d’un libérateur, et ces promesses avaient été interprétées par des générations successives comme se rapportant à un nouveau dirigeant juif qui siègerait sur le trône de David : on escomptait que, par les méthodes réputées miraculeuses de Moïse, il entreprendrait d’établir les Juifs en Palestine en tant que nation puissante, libre de toute domination étrangère. De plus, de nombreux passages figuratifs, apparaissant tout au cours des Écritures hébraïques, furent, par la suite, appliqués à tort à la mission de Jésus. Beaucoup de textes de l’Ancien Testament furent déformés de manière à paraitre cadrer avec certains épisodes de la vie terrestre du Maitre. Jésus lui-même dénia, une fois publiquement, tout lien avec la maison royale de David. Même le passage « une jeune fille mettra au monde un fils » fut changé en « une vierge mettra au monde un fils ». L’équivoque porte également sur les nombreuses généalogies de Joseph et Marie, qui furent établies après la carrière de Micaël sur terre. Bon nombre de ces lignages comprenaient beaucoup d’ancêtres du Maitre, mais, dans l’ensemble, ils ne sont pas authentiques et l’on ne peut se fier à leur exactitude. Trop souvent, les premiers disciples de Jésus succombèrent à la tentation de présenter les anciennes expressions prophétiques comme trouvant leur accomplissement dans la vie de leur Seigneur et Maitre.