C’est seulement par l’ubiquité que la Déité a pu unifier les manifestations de l’espace-temps pour les conceptions finies, car le temps est une succession d’instants, tandis que l’espace est un système de points associés. Après tout, vous percevez le temps par analyse et l’espace par synthèse. Vous coordonnez et vous associez ces deux conceptions dissemblables par la perspicacité intégratrice de la personnalité. Dans le monde animal, l’homme est seul à posséder cette faculté de percevoir l’espace-temps. Pour un animal, le mouvement a une signification, mais il ne prend une valeur que pour une créature ayant statut de personnalité.
Les choses sont conditionnées par le temps, mais la vérité est hors du temps. Plus vous connaissez la vérité, plus vous êtes la vérité, mieux vous pouvez comprendre le passé et saisir l’avenir.
La vérité est inébranlable – éternellement exempte de toutes les vicissitudes transitoires, bien que jamais morte et conventionnelle, mais toujours vibrante et adaptable – rayonnant la vie. Mais, quand la vérité devient liée aux faits, alors l’espace et le temps conditionnent tous deux ses significations et mettent en corrélation ses valeurs. Ces réalités de la vérité couplée au fait deviennent des concepts et sont, en conséquence, reléguées au domaine des réalités cosmiques relatives.
La liaison de la vérité absolue et éternelle du Créateur avec l’expérience factuelle des créatures finies et temporelles fait apparaitre une nouvelle valeur émergente du Suprême. Le concept du Suprême est essentiel pour coordonner le monde supérieur invariant et divin avec le monde inférieur fini et toujours changeant.
Parmi toutes les choses non absolues, c’est l’espace qui est le plus proche d’être absolu. En apparence, l’espace est absolument ultime. La réelle difficulté que nous avons à comprendre l’espace sur le niveau matériel provient du fait que les corps matériels existent dans l’espace, mais que l’espace existe aussi dans ces mêmes corps matériels. Nombre de facteurs concernant l’espace sont absolus, mais cela ne signifie pas que l’espace soit absolu.
Pour comprendre les relations de l’espace, il peut être utile de supposer, relativement parlant, que l’espace est, après tout, une propriété de tous les corps matériels. Donc, quand un corps se meut dans l’espace, il emporte aussi avec lui toutes ses propriétés, même l’espace qui est dans ce corps en mouvement et en fait partie.
Tous les modèles de la réalité occupent de l’espace sur les niveaux matériels, mais les modèles spirituels n’existent qu’en relation avec l’espace ; ils n’occupent ni ne déplacent d’espace, et n’en contiennent pas non plus. Pour nous, l’énigme maitresse de l’espace concerne le modèle d’une idée. Quand nous abordons le domaine mental, nous rencontrons bien des problèmes embarrassants. Le modèle d’une idée – sa réalité – occupe-t-il de l’espace ? En vérité nous n’en savons rien, bien que nous soyons certains qu’un modèle d’idée ne contient pas d’espace ; mais il ne serait guère prudent d’admettre que l’immatériel est toujours non spatial.