De même qu’un papillon émerge du stade de la chenille, de même la vraie personnalité des êtres humains émergera sur les mondes des maisons en se révélant, pour la première fois, séparée de son ancien linceul de chair matérielle. La carrière morontielle dans l’univers local concerne l’élévation continue du mécanisme de la personnalité, depuis le niveau morontiel initial d’existence de l’âme jusqu’au niveau morontiel final de spiritualité progressive.
Il est difficile de vous instruire au sujet de vos formes morontielles de personnalité pour la carrière de l’univers local. Vous serez dotés de modèles morontiels capables de manifester la personnalité, mais en dernière analyse ce sont des enveloppes qui dépassent votre compréhension. Bien qu’entièrement réelles, ces formes ne sont pas des modèles énergétiques de l’ordre matériel que vous comprenez maintenant. Toutefois, sur les mondes de l’univers local, elles jouent le même rôle que vos corps matériels sur les planètes où naissent les hommes.
Dans une certaine mesure, l’apparence de la forme corporelle matérielle est sensible au caractère de l’identité de la personnalité. À un degré limité, le corps physique reflète quelque chose de la nature innée de la personnalité. La forme morontielle la reflète encore davantage. Dans la vie physique, les mortels peuvent être très beaux extérieurement tout en étant laids intérieurement. Dans la vie morontielle, la forme visible de la personnalité varie directement d’après la nature de la personnalité intérieure, en s’y adaptant de plus en plus à mesure que les niveaux s’élèvent. Sur le niveau spirituel, la forme extérieure et la nature intérieure commencent à s’approcher d’une identification complète qui se perfectionne progressivement sur les niveaux d’esprit de plus en plus élevés.
Dans l’état morontiel, le mortel ascendant est doté de la variante nébadonienne du mental cosmique du Maitre Esprit d’Orvonton. L’intellect mortel en tant que tel a péri, a cessé d’exister comme une entité universelle focalisée, séparée des circuits mentaux indifférenciés de l’Esprit Créatif. Par contre, les valeurs et les significations du mental humain n’ont pas péri. Certaines phases mentales persistent dans l’âme survivante ; certaines valeurs expérientielles de l’ancien mental humain sont détenues par l’Ajusteur ; et l’histoire de la vie humaine, telle qu’elle a été vécue dans la chair, subsiste dans l’univers local, ainsi que certains enregistrements vivants chez les nombreux êtres s’occupant de l’évaluation finale du mortel ascendant ; ces êtres s’échelonnent depuis les séraphins jusqu’aux Censeurs Universels, et probablement au-delà jusqu’au Suprême.
La volition d’une créature ne peut exister sans le mental, mais elle persiste malgré la perte de l’intellect matériel. Pendant les premiers temps qui suivent la survie, la personnalité ascendante est guidée, dans une large mesure, par les modèles de caractère hérités de sa vie humaine et par l’action nouvellement apparue de la mota morontielle. Ces guides de la conduite sur les mondes des maisons opèrent d’une manière acceptable au cours des premiers stades de la vie morontielle et avant que la volonté morontielle n’émerge dans sa plénitude comme expression volitive de la personnalité ascendante.
Dans la carrière de l’univers local, il n’y a pas d’influences comparables aux sept esprits-mentaux adjuvats de l’existence humaine. Le mental morontiel doit évoluer par contact direct avec le mental cosmique, tel que ce mental cosmique a été modifié et traduit par la source créative de l’intellect de l’univers local – la Divine Ministre.
Avant la mort, le mental humain a conscience d’être indépendant de la présence de l’Ajusteur ; pour pouvoir fonctionner, le mental adjuvat n’a besoin que du modèle associant l’énergie et la matière. Mais l’âme morontielle, étant superadjuvate, ne retient pas la conscience d’elle-même sans l’Ajusteur quand elle est privée du mécanisme du mental matériel. Cette âme évoluante possède toutefois une continuité de caractère dérivée des décisions prises par son ancien mental adjuvat associé et ce caractère devient une mémoire active quand les modèles de cet ancien mental reçoivent l’énergie de l’Ajusteur revenu.
La persistance de la mémoire est la preuve que l’identité de l’individualité originelle est retenue ; elle est essentielle pour parachever l’autoconscience de la continuité et de l’expansion de la personnalité. Les mortels qui s’élèvent sans Ajusteur dépendent de l’instruction de leurs associés séraphiques pour reconstruire leur mémoire humaine ; à part cela, l’âme morontielle des mortels fusionnés avec l’Esprit n’est pas limitée. Le modèle de la mémoire persiste dans l’âme, mais ce modèle requiert la présence de l’ancien Ajusteur pour devenir immédiatement capable de se réaliser en tant que mémoire continue. Sans l’Ajusteur, il faut un temps considérable au survivant humain pour réexplorer et réapprendre, pour recapter la mémoire consciente des significations et valeurs de son existence antérieure.
L’âme ayant valeur de survie reflète fidèlement à la fois les actes et les mobiles qualitatifs et quantitatifs de l’intellect matériel, siège antérieur de l’identité de l’individualité. En choisissant la vérité, la beauté et la bonté, le mental mortel entre dans sa carrière universelle prémorontielle sous la tutelle des sept esprits-mentaux adjuvats unifiés sous la direction de l’esprit de sagesse. Par la suite, quand les sept cercles d’aboutissement prémorontiel ont été franchis, la dotation du mental morontiel se surimpose sur le mental adjuvat, ce qui inaugure la carrière préspirituelle ou morontielle de progression dans l’univers local.
Quand une créature quitte sa planète natale, elle laisse derrière elle le ministère des adjuvats et ne dépend plus que de l’intellect morontiel. Quand un ascendeur quitte l’univers local, il a atteint le niveau spirituel d’existence ayant dépassé le niveau morontiel. Cette entité spirituelle nouvellement apparue se met alors en harmonie avec le ministère direct du mental cosmique d’Orvonton.